SP - A FRANKLIN

Accueil Remonter


Aretha Franklin
==============================================================

 


 

JUKE BOX
1967 - ATLANTIC 650 048
I NEVER LOVED A MAN
DO RIGHT WOMAN - DO RIGHT MAN

étiquette JUKE BOX

JUKE BOX
1967- ATLANTIC 650 056
RESPECT
SAVE ME


1967 - I NEVER LOVED A MAN

Pour faire décoller la carrière d'Aretha Franklin dont il vient de souffler le contrat à Columbia, Jerry Wexler souhaite mettre en avant ses racines gospel en l'envoyant enregistrer dans l'un des studios de la région de Muscle Shoals en Alabama, patrie de Percy Sledge. L'idée est excellente mais les choses ne vont pas se passer en douceur. Les musiciens de Muscle Shoals sont de purs sudistes blancs dont la simple présence irrite Ted White, mari et manager d'Aretha. À une époque où les habitants des guettos des métropoles du Nord ont la plus grande méfiance vis-à-vis des "white crackers", il suffit d'une étincelle pour mettre le feu aux poudres. Aux premières heures de la séance, Ted White et le trompettiste partagent la même bouteille de whisky; l'alcool aidant, les choses s'enveniment. La familiarité des débuts se transforme en hostilité, les deux hommes en viennent aux mains et White finit par reprendre le chemin de New York avec sa femme. Alors que Wexler comptait mettre en boîte onze chansons pour le premier album Atlantic d'Aretha, seul I Never Loved A Man a pu être enregistré. Décidé à ne pas se laisser abattre, Wexler renonce provisoirement au LP pour faire parvenir des maquettes de la chanson aux disc-jockeys de New York. La réaction est unanime et Wexler s'empresse d'enregistrer une face B pour publier dans les meilleurs délais le single d'Aretha. Tout juste un mois après son lancement le  10 février 1967, I Never Loved A Man s'installe sur les charts, offrant à Aretha son premier "million seller".

L'accouchement s'est fait dans la douleur, mais Jerry Wexler a gagné son pari: Aretha Franklin est désormais une star.

 


1967 - RESPECT

Selon un journaliste du magazine noir Ebony, l'été 67 a été marqué par 'Retha, Rap and Revolt. Revolt pour le guetto de Detroit qui s'embrase, Rap pour le discours noir qui s'enflamme, 'Retha pour Aretha qui s'exalte en exigeant le respect : "Pour moi, le mot respect est un terme fort et digne qui permet à chacun de s'identifier". Quelques mois plus tôt, le 14 févier 1967, on trouve dans les studios Atlantic la même équipe qui a fait des étincelles (à tous les sens du terme) à Muscle Shoals trois semaines plus tôt. L'atmosphère est magique, grâce à la présence de Carolyn Franklin, soeur cadette d'Aretha, et du saxophoniste King Curtis, qui crée une diversion au milieu de la chanson en interprétant un solo emprunté à When Something Is Wrong With My Baby de Sam & Dave. Alors que le triomphe de I Never Loved A Man n'est pas encore consommé, Aretha tient déjà son deuxième million seller.

 

1967 - ATLANTIC 650 062
BABY I LOVE YOU -
 GOING DOWN SLOW

1967 - ATLANTIC 650 069
SATISFACTION -
NEVER LET ME GO

1967 - ATLANTIC 650 074
NATURAL WOMAN -
Dr. FEELGOOD

1968 - ATLANTIC 650 075
CHAIN OF FOOLS -
PROVE IT


1967 -  (you make me feel like)  A NATURAL WOMAN -

Pour la seule année 1967, Aretha accumule un total de six Top Ten hits dont cinq se sont vendus à plus d'un million d'exemplaires tandis que deux de ses LPs dépassent la barre symbolique des 500 000 ventes. Cet exploit n'avait été accompli par le passé que par Elvis Presley: après le King, l'Amérique découvrait la Queen. Extrait du troisième LP, intitulé Lady Soul, Natural Woman a été écrit par le tandem Carole King et Jerry Goffin (Will You Love Me Tomorrow, The Locomotion...) à la demande de Jerry Wexler qui a fourni l'idée de départ en s'inspirant d'une expression du guetto, "natural man" (vrai mec). Sorti le 7 septembre 1967, le 45-tours a été n°9 Pop et N°2 R&B.
 


1968 -  CHAIN OF FOOLS

Chez Atlantic, le producteur Jerry Wexler entretient un pool de jeunes créateurs capables d'écrire pour les vedettes de la marque. C'est le cas de Don Covay, un interprète doué dont le style vocal a beaucoup influencé Mick Jagger des Rolling Stones. Invité à composer une chanson pour Otis Redding, Covay s'inspire d'une ritournelle qu'il chantait à l'église quand il était petit : Chain, Chain, Chain. Otis trouve la chanson formidable et veut déjà l'enregistrer, mais Wexler préfère la confier à sa nouvelle protégée, Aretha Franklin. Le 23 juin 1967, Wexler fait venir dans les studios Atlantic de New York la crème des musiciens de Muscle Shoals à qui Aretha doit ses hits récents, avec en prime King Curtis au saxophone. Quant aux choeurs, ils sont assurés par les Sweet Inspirations et par les deux soeurs d'Aretha, Emma et Carolyne Franklin. Publiée à l'automne, la chanson arrive en tête des charts R&B le 20 janvier 1968, une position qu'elle conserve pendant quatre semaines.
 

1968 - ATLANTIC 650 081
SINCE YOU'VE BEEN GONE -
AIN'T NO WAY

1968 -  ATLANTIC 650 101
THINK - YOU SEND ME

1968 - ATLANTIC 650 113
THE HOUSE THAT JACK BUILT -
I SAY A LITTLE PRAYER

1968 - ATLANTIC 650 127
SEE SAW - MY SONG


1968 - THINK

Enregistré à New York le 15 avril 1968 avec les requins de Muscle Shoals et les Memphis Horns, Think figure en bonne place au programme d'Aretha Franklin lorsqu'elle débarque le 07 mai à Paris pour un concert à l'Olympia. Les critiques français s'enthousiasment sur le talent de cette nouvelle reine du blues, tandis que de l'autre côté de la Seine, le quartier latin est sur le point d'exploser. Pendant ce temps, Aretha est déjà repartie pour Londres où elle met le feu à l'Hammersmith Odeon. Publiée simultanément en Europe et en Amérique, la version single de Think se retrouve d'ailleurs sur les hit-parades anglais avant même d'apparaître sur ceux de Billboard, se vendant à plusieurs millions d'exemplaires à travers la planète. Douze ans plus tard, la chanson connaîtra une seconde jeunesse grâce au film The Blues Brothers.
 


1968 - SEE SAW

L'immense succès de Chain Of Fools plus tôt dans l'année a montré au producteur Jerry Wexler ce qu'il peut attendre d'Aretha lorsqu'elle interprète une composition de Don Covay. Non seulement Chain Of Fools est devenu disque d'or, mais il vaudra bientôt à la chanteuse d'obtenir le Grammy Award de la meilleure chanteuse de R&B cette saison là. Dès le mois de juillet sort son quatrième album Atlantic, Aretha Now, qui entre aussitôt dans les meilleures ventes de 33-tours. On y trouve très logiquement cette version de See Saw, un titre que Covay a lui même placé sur les charts trois ans auparavant. Publié en 45-tours le 1er novembre (quatre jour avant la victoire de Richard Nixon à l'élection présidentielle américaine), la chanson est dans les hit-parades dès la fin du mois, donnant à la chanteuse son cinquième million seller de l'année.

 

1969 - ATLANTIC 650 138
THE WEIGHT -
TRACKS OF MY TEARS

1969 - ATLANTIC 650 150
I NEVER LOVED E MAN -
SAVE ME

1969 - ATLANTIC 650 155
I CAN'T SEE MYSELF LEAVING YOU - GENTLE ON MY MIND

1969 -ATLANTIC 650 174
SHARE YOUR LOVE WITH ME -
PLEDING MY LOVE, THE CLOCK


1969 - THE WEIGHT

Pour Aretha, le début de l'année 1969 coïncide avec la sortie d'un nouvel album, un troisième Grammy ( en récompense de son interprétation de Chain Of Fools ) et la sortie le 4 février de The Weight, un titre qui tranche avec sa production récente. Quelques mois plus tôt, cette composition aux connotations bibliques appuyées a permis au groupe de son auteur, The Band, de faire une première apparition sur les hit-parades ; pour Atlantic, il s'agit en reprenant The Weight de permettre à Aretha de franchir définitivement la barrière qui la sépare d'un succès grand public. Jusqu'à présent, ses plus grands tubes sur les hit-parades généralistes ont été des compositions très Soul comme Respect ou Chain Of Fools, et ses producteurs tentent avec cette reprise de séduire le public rock. La guitare électrique de Duane Allman, le temps d'un solo slide bien dans l'air du temps, n'est pas là pour autre chose. Contrairement aux attentes d'Atlantic, la formule ne fonctionne que modérément car The Weight se retrouve troisième dans les classements Soul, mais plafonne en 19e position sur les Pop charts de Billboard. "C'était une erreur de ma part", confirme le producteur Jerry Wexler. "J'ai eu les yeux plus gros que le ventre, et j'ai oublié que pour faire d'Aretha une vedette grand public, il fallait au contraire m'appuyer sur ce qu'elle porte vraiment en elle, c'est à dire la musique noire".
 

1969 - ATLANTIC 650 181
ELEANOR RIGBY - IT AIN'T FAIR

1969 - ATLANTIC 650 189
LET IT BE -
SON OF A PREACHER MAN

1970 - ATLANTIC 650 199
SPIRIT IN THE DARK -
THE TRILL IS GONE

1970 - ATLANTIC 650 029
DON'T PLAY THAT SONG -
CALL ME


1970 - SPIRIT IN THE DARK

Trois ans après son arrivée chez Atlantic, la "Lady Soul" en est déjà à son neuvième album pour la marque. Intitulé "Spirit In The Dark", il porte clairement la marque de la séparation que la chanteuse vient de vivre. Le choix du répertoire, mais surtout les compositions qu'elle signe, sont porteuses d'une certaine désillusion, à l'exception de la chanson-titre qui évoque clairement une renaissance amoureuse. Avec ses changements de rythme et la complicité sensuelle des Sweet Inspirations pour les choeurs, Spirit est un hymne à l'amour qui semble davantage charnel que spirituel. Aretha a toujours refusé de s'expliquer sur la génèse de cette chanson, mais le fait que ce titre soit devenu un moment incontournable de son répertoire par la suite tendrait à prouver que son interprète était sur le chemin de la rédemption.
 


1970 - CALL ME

Depuis la réussite de ses premiers 45-tours Atlantic, Aretha est restée fidèle aux studios de la marque à New york. Pour éviter toute monotonie, Jerry Wexler décide à l'automne 1969 de l'emmener dans les studios Criteria de Miami, convoquant pour l'occasion les musiciens de Muscle Shoals qu'Aretha connaît si bien. Mais même loin de New York, la fille du pasteur Franklin a conservé avec elle des souvenirs de la "grosse pomme", notamment ce Call Me aigre-doux. L'idée lui en est venue en voyant un jour un couple se dire au revoir à Central Park, et se promettre de s'appeler dès que possible ; tout en rapportant ce dialogue amoureux en apparence banal, Aretha pense à son mariage avec Ted White, qui vient de s'achever dans les larmes. Dans sa voix, "Call Me" (appelle-moi) devient davantage un appel au secours qu'une promesse amoureuse, et ses musiciens ne s'y trompent pas. "Je suis à peu près sûr qu'elle a pleuré en enregistrant la chanson", rapporte le guitariste Jimmy Johnson. "En tout cas, je sais que nous, nous avons tous pleuré. C'est quelque chose qu'on n'oublie jamais".
 


1970 - DON'T PLAY THAT SONG (YOU LIED)

Suite au succès de Call Me, les dirigeants d'Atlantic demandent à Aretha de retourner chez Critéria à Miami. La marque new-yorkaise commence à y avoir ses habitudes, au point qu'elle loue à l'année le studio B. En ce mois de mars 1970, Jerry Wexler et son ingénieur du son, Tom Dowd, ont fait appel aux Dixie Flyers, un groupe de musiciens sudistes, dénichés quelques mois plus tôt à Memphis, qui ont accompagné Tony Joe White sur son album "Continued". Don't Play That Song fait figure de vieux cheval de retour chez Atlantic, car il a déjà été enregistré tout juste huit ans plus tôt par Ben E. King, qui l'a co-signé avec le fondateur de la marque, Ahmet Ertegun ; pour des raisons contractuelles, King a gardé l'anonymat et c'est le nom de sa femme, Betty Nelson, qui figure officiellement au générique.  La version qu'en propose Aretha est très différente, notamment du fait de la curieuse alchimie entre les cordes et les cuivres, obtenue en faisant enregistrer les uns et les autres séparément. "Si j'avais su que Jerry faisait mettre des cordes, je n'aurais pas enregistré les cuivres de cette façon-là", explique Dowd, "et c'est ce qui donne à la chanson cette atmosphère si particulière".
 

   

1970 - ATLANTIC 650 220
YOU'RE ALL I NEED TO GET BY -
PULLIN'

1970 - ATLANTIC 650 227
BRIDGE OVER TROUBLED WATER -
BRAND NEW ME

   

voir aussi l'article qui lui est consacré dans TIME MAGAZINE de juin 1968

 

à suivre vers la page WILSON PICKETT

retour à la page accueil SP

 

Accueil Remonter