MELODY MAKER

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Melody Maker du 25 mars 1967

 

   

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MELODY MAKER du 04 décembre 1965

 

    

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DANS UNE PIECE A MEMPHIS
traduction et notes: Patrick Montier
 

Qui aurait pensé que My Girl d'Otis Redding aurait été si rapidement classé dans les hit parades , voire même classé tout court ?

 C'est l'un de ces excellents disques comme 1-2-3 par Len Barry ou Rescue Me par Fontella Bass dont on a pensé qu'ils ne rentreront jamais dans le top 50.

 Cependant, Otis Redding, à 24 ans, y est parvenu.

 Otis Redding est né à Dawson, Georgia en 1941 mais s'est installé dans sa jeunesse à Macon, Georgia, la ville de Little Richard. En fait, c'est le succès de Little Richard qui a orienté Redding vers une carrière professionnelle et on peut discerner son influence dans certains passages.

 Une voie que beaucoup de vedettes américaines ont suivi, le concours de chant, a été le premier pas pour Redding et il lui a permis d'aboutir dans un orchestre, Johnny Jenkins & The Pinetoppers.

 Ils allèrent enregistrer un disque à Memphis et, comme il restait encore du temps disponible à la fin de la session, Otis enregistra un titre sous son propre nom.

 Le résultat fut These Arms Of Mine, devenu un gros succès aux USA. Il ne l'a jamais regretté.

 Depuis, pratiquement tous les disques d'Otis Redding publiés aux Etats-Unis ont été un succès. La plupart d'entre eux ont été interprétés par des artistes anglais comme les Rolling Stones mais il semble aujourd'hui que les versions d'Otis deviennent de plus en plus populaires.

 Aux Etats-Unis, il a eu des gros succès avec These Arms Of Mine, Pain In My Heart, Come To Me, Security, Chained And Bound, That's How Strong My Love Is, Mr Pitiful, I've Been Loving You Too Long et Respect.

 Ces 9 succès ont fait de Redding  l'un des artistes les mieux payés et les plus demandés du pays. Il a des contrats pour les prochains 6 mois. Il sillonne les Etats-Unis avec son propre orchestre et enregistre toujours dans le même studio, comme Booket T. & The MG's et Rufus Thomas, le studio Stax à Memphis, juste une petite pièce à l'arrière d'un magasin de disques dans la partie noire de la ville.

 My Girl ne fait pas exception au grand son Stax et les fans anglais seront sûrement d'accord. Le titre se trouvait déjà sur le dernier album de Redding "Otis Blue" paru aux Etats-Unis et le vieux tube des Temptations s'est révélé être un morceau si fort qu'il a été décidé de le sortir (en 45 tours simple) en Angleterre, couplé avec Down In The Valley.  

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Remarques de Patrick Montier :

l'article est plutôt mal écrit, avec beaucoup de répétitions, que j'ai supprimées.

 L'enregistrement de These Arms Of Mine ne s'est pas passé vraiment comme ça : Otis avait bel et bien l'intention d'enregistrer en venant avec Johnny Jenkins chez Stax, mais le titre ne plaisait pas à Jim Stewart qui n'a pas voulu le sortir. Apparemment, il n'avait pas non plus vraiment fait impression sur les musiciens (notamment Steve Cropper qui y joue du piano - c'est peut être d'ailleurs la seule fois sur un disque Stax -  puisque Johnny Jenkins tenait la guitare), même si Steve Cropper a réécrit l'histoire depuis et prétend maintenant qu'ils sont tous tombés sur le c.l en l'entendant chanter !

 Il se trouve que le titre a plu par contre à John Richbourg, ami de Jim Stewart qui présentait une émission de radio à Nashville, reçue dans tout le Sud des Etats-Unis et qui en a diffusé une copie sur bande. Cette copie a eu beaucoup de succès auprès des auditeurs et Jim Stewart a été "forcé" de sortir le disque!

Enfin, notons que le studio Stax n'est pas une "petite pièce", mais au contraire une très grande pièce par rapport à beaucoup de studios d'enregistrement et surtout très haute (une ancienne salle de cinéma coupée en deux dans le sens de la longueur).
 

 

 

 

     MEMODY MAKER du 16 Décembre 1967    

 

Texte traduit de l'anglais par Frédéric Adrian

 

Une :
 

Un lauréat du sondage Melody Maker meurt
dans un accident d’avion
Redding - le monde de la pop pleure


Le monde de la pop britannique a été bouleversé cette semaine d’apprendre la mort tragique de la star soul américaine Otis Redding dans un accident d’avion à l’aéroport municipal de Madison dans le Wisconsin.

Redding avait triomphé dans le sondage du Melody Maker en tant que numéro un mondial des chanteurs. Il est celui qui avait fait connaître la soul en Grande-Bretagne, un chanteur pour chanteurs dont beaucoup des plus grands interprètes britanniques étaient fans.

 

Perte

Ceux-ci ont été bouleversés quand la nouvelle de l’accident du bimoteur a été rendue publique lundi.

Tom Jones a dit : « une perte terrible ».
Geno Washington a dit : « il était l’un des bons ». 
Chris Farlowe a dit « c’était un type ahurissant ».
Long John Baldry a dit : « j’avais beaucoup de respect pour lui en tant qu’artiste ».

Album
 

Redding s’ajoute à la liste croissante des stars pop qui ont été tuées dans des accidents d’avion. Celle-ci comprend Buddy Holly, Jim Reeves, Big Bopper et Ritchie Valens.

Au moment de la mort de Redding, sa maison de disque britannique, Polydor, préparait la sortie du nouvel album du chanteur « The story of Otis Redding ». Il va quand même être publié.

 

Page intérieure :

Otis, le roi de la soul



Otis Redding, élu meilleur chanteur pop dans le sondage MM de cette année, est mort dans un accident d’avion dans la nuit de dimanche. Un bimoteur transportant Otis et des membres de son orchestre s’est enfoncé dans un lac alors qu’il se préparait à atterrir à l’aéroport municipal de Madison dans le Wisconsin.

Cela a fait de Redding la dernière victime dans une série de décès de pop stars dans des accidents ces dix dernières années : Buddy Holly, Jim Reeves, Big Bopper et Ritchie Valens sont tous morts dans des accidents d’avion et Johnny Kidd, Mark Leeman et les chanteurs country Johnny Horton et Patsy Cline sont morts dans des accidents de voiture.

Jimmy King, Ron Caldwell, Phalin Jones et Carl Cunnigham, du groupe d’accompagnement de Redding, le pilote Richard Fraser et l’assistant Matthew Kelly ont aussi été tués dans l’accident de dimanche. Le seul survivant est Ben Cauley, qui a été repêché par une patrouille de police après l’accident.

Ironie du sort, Polydor a récemment importé 5000 exemplaires de « The story of Otis Redding », le nouvel album du chanteur récemment publié en Amérique sur Volt. Il sera publié sur un double album à couverture dépliable pour 39 schillings 6 pennies.



« Une perte terrible pour le monde du blues comme pour celui de la pop »



Otis Redding était celui qui avait fait connaître la soul en Grande-Bretagne Il était le maître incontesté du monde de la soul aussi bien pour les fans que pour les stars.

Il était l’un des artistes les plus populaires en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, et tournait avec son propre orchestre.

Ses concerts dans le pays avaient fait sensation, et, combinés avec ses disques à succès, augmenté sa popularité au point de prendre la place d’Elvis Presley comme meilleur chanteur dans le sondage de cette année.

Otis était né le 9 septembre 1941 Dawson en Géorgie, mais il avait déménagé pour Macon (Géorgie) peu de temps après. Il avait été au lycée à Macon et avait fait de cette ville sa patrie.

Il avait décidé de devenir chanteur après avoir vu le succès de Little Richard, également de Macon, et avait remporté plusieurs concours d’amateurs. Otis s’est ensuite joint à Johnny Jenkins et les Pinetoppers pour tourner dans les universités américaines et les établissements d’enseignement supérieurs du sud. Pendant qu’il était avec ce groupe, il est passé par Memphis, et il a enregistré un disque, «These arms of mine», qui a été un grand succès et a vendu plus de 750000 exemplaires.

La route de Redding vers le succès était tracée et il a continué avec une série de tubes comme «My girl», «Respect», «Satisfaction», «Mr Pitiful», «Come to me», «My Lover’s prayer» et «I can’t turn you loose». Parmi ses albums à succès, on compte «Otis blue», «The great Otis Redding sings soul ballads» et «The soul album».

L’accident de dimanche a enlevé au monde de la musique l’un de ses artistes les plus excitants et dynamiques.

Les stars britanniques ont été bouleversées par la nouvelle de la mort de Redding. Et le chanteur américain Brook Benton, actuellement en tournée en Grande-Bretagne, a été ému lorsque le MM lui a annoncé la nouvelle à l’hôtel Hilton de Londres. «C’est un choc pour moi», a-t-il déclaré, «Ce grand chanteur nous manquera. Je n’ai jamais travaillé avec lui mais je le connaissais bien. J’allais voir ses spectacles et il venait voir les miens. C’est affreux.»

Beaucoup d’artistes britanniques ont rendu hommage à Redding en tant qu’artiste et en tant que personne cette semaine.

Eric Burdon : C’est très triste, et une très mauvaise nouvelle. Je ne connaissais assez bien, et j’avais été invité dans son ranch en Géorgie. Il était un des chanteurs les plus imités. Il était le Ray Charles de cette génération.

Pete Townsend (Who) : Bien entendu c’est une grande tragédie, et surtout pour le label Atlantic dans son ensemble. Otis Redding était un maître dans le champs de la soul et l’un de mes préférés. Je l’ai vu à Monterey et il a eu un succès colossal et je suis sûr que beaucoup de monde va le regretter parce que je ne pense pas que des gens comme Wilson Pickett ou Joe Tex vont un jour atteindre son niveau.

Eddie Floyd : Nous avons réellement perdu un frère d’âme (« soul brother »), parce que, chez Stax, nous sommes tous frères et je n’arrive pas à croire que cela est arrivé. Et les Bar-Kays aussi étaient tous de très jeunes types avec tant de choses à dire.

Tom Jones : C’est un choc terrible, une perte terrible. J’étais un de ses grands fans. J’ai quatre des ses albums, que j’avais acheté aux Etats-Unis avant qu’ils soient publiés ici. A sa dernière venue à Londres, j’ai été le voir travailler à Tiles et il était fantastique. Je l’ai rencontré plus tard et nous avons eu une super conversation.

Geno Washington : Je ne le connaissais pas aux Etats-Unis, mais nous sommes devenus assez proches pendant ses séjours ici en Angleterre. J’ai appris quelques chose qu’on ne peut pas savoir sur quelqu’un par sa musique. Otis avait un cœur grand comme l’Amérique.

Chris Farlowe : Je suis réellement bouleversé et attristé. J’avais participé à Ready Steady Go ! avec son groupe et fait connaissance avec lui. Il voulait m’emmener en Amérique et m’enregistrer là-bas.

Simon Dupree : Il était le roi de la soul. C’est un scandale.

Long John Baldry : Je suis profondément bouleversé. J’avais beaucoup de respect pour lui en tant qu’artiste, depuis «These arms of mine» il y a environ 6 ans. Il laisse un grand vide dont j’espère qu’il pourra être comblé par quelqu’un comme Wilson Pickett ou peut-être Little Richard.

Alan Bates (responsable du Marketing, disques Polydor) : Mes gens avaient tendance à oublier que, en plus d’être le plus grand chanteur soul, Redding était aussi un grand chanteur de blues. C’est une perte terrible pour le monde du blues autant que pour la soul et la pop.

 

 

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